Fès, vers 1900.
“Yasmin est une esclave et l’homme qui l’achète est mon arrière-grand-père. Un commerçant qui s’apprête à partir faire des affaires à Manchester et qui cherche une femme pour l’accompagner. Près de vingt ans plus tard, ils reviennent à Fès.
Longtemps je me suis demandé si cette histoire, qu’évoquait souvent ma grand-mère, était vraie, et si Yasmin avait réellement existé.
Lorsque j’en ai eu la preuve, j’ai voulu raconter à mon tour cette histoire. J’ai mené mon enquête et j’ai retracé son parcours en assemblant les bribes des souvenirs encore présents dans les mémoires. « Yasmin » est le portrait d’une concubine, figure féminine de l’esclavage tel qu’il a été pratiqué au Maroc jusqu’au milieu du XXème siècle avant de s’éteindre tranquillement, dans le silence. C’est aussi un témoignage de la condition des femmes dont les vies étaient dictées par la tradition patriarcale. Il y est question de mémoire familiale, de transmission et de féminisme.”
Zoubida Mseffer
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