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Home Société & Culture

Entretien avec Nicolas Becker – sound designer

by Les Bonnes Ondes
08/03/2024
in Société & Culture
Lecteur audio
https://track.podcastics.com/5587/285095.mp3
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Bonjour, bonsoir, je m’appelle Mehdi El Kindi, je suis à l’origine du studio de production et de création sonore Les Bonnes Ondes à Casablanca. 

Dans le cadre d’une émission que je produis, j’ai eu la chance d’interviewer Nicolas Becker, bruiteur, sound designer et compositeur : un moment très agréable ou il a pris tout le temps nécessaire pour répondre à mes questions et je me suis dis que ça serait vraiment dommage de ne pas faire profiter le plus grand nombre de l’intégralité de ce joli moment suspendu. Sans générique, sans habillage, sans chichi …

Aussi à l’aise dans le 7eme art que dans les expérimentations de l’art contemporain, c’est quelqu’un dont j’admire sincèrement le travail, un professionnel reconnu par ses pairs. Il est au générique de nombreux films comme Gravity, le règne animal, 127 heures, Harry Potter et la coupe de feu, Premier contact pour n’en citer qu’une poignée …

Nicolas Becker à au cours de sa carrière obtenu 15 prix dans différents prestigieux festivals à travers le monde. 

Parmi ces prix, l’Oscar et le BAFTA du meilleur son pour le film Sound of Metal en 2021, je vous laisse découvrir ce joli cadeau qu’il m’a fait et si le format vous plaît, n’hésitez pas à le faire savoir et à le partager … Je me ferais un plaisir de mettre des formats de discussions de ce type sur le site lesbonnesondes.ma

Bonne écoute
 

Extraits de l’entretien :

 

Mehdi El Kindi : Alors Nicolas, vous avez su très jeune que vous vouliez travailler dans le monde du son, que vous vouliez faire carrière dans le bruitage d’abord, j’ai par ailleurs lu dans une interview que vous étiez plus sensible au son qu’à l’image. J’aimerais en savoir plus sur cet amour du son ? Sur la manière dont le son affecte les autres sens ? Et aussi sur comment cette sensibilité influence votre travail de Sound designer aujourd’hui ?

Nicolas Becker : Tout premièrement, c’est vrai que je suis très sensible au son, mais parce que je pense que j’ai une synesthésie, j’ai la capacité d’entendre des sons dans ma tête de manière très aisée. Du coup c’est quelque chose. Que j’ai tendance à faire très facilement quand je regarde une image mobile ou immobile, quand je mange quelque chose, j’ai des sons dans la tête ! Alors je sais pas si ça vient de ça, mais en tout cas je sais que quand j’étais petit mes parents étaient assez stricts et ne voulaient pas que je regarde des films avec eux et donc souvent ils regardaient des films et moi j’allais regarder le film à travers la serrure et j’entendais pas le son. 

Je voyais l’image et j’entendais pas le son, j’avais le son dans ma tête. 

C’est marrant parce que tout à l’heure je lisais une interview de Dany Boon qui disait que quand il était petit il regardait des films et que ses parents ne voulaient jamais qu’il regarde la fin parce que c’était trop tard. Et donc en fait lui il a passé sa vie aussi à imaginer la suite des films. 

C’est intéressant aussi parce que hier je parlais d’un projet que j’ai avec un artiste qui s’appelle Philippe Pareno et j’avais amené un ami qui s’appelle Elie qui est sourd et implanté et il parlait de la privation aussi, l’idée que quand on était privé quelque chose, Eh Ben ça créait une énorme intensité pour aller vers cette chose. 

Il arrive des fois que la privation crée une frustration qui donne envie et donc c’est vrai que moi je pense que le fait de pas avoir eu ces sons là ça m’a intéressé. […]

[…] Et l’autre chose qui m’a vraiment aussi fasciné, c’est quand j’avais 13 ans, j’ai vu un petit documentaire, c’était 1 truc qui était fait dans une émission pour enfants qui racontait les différentes professions du cinéma et il y en avait un sur  le son. 

Du coup, c’était juste le plan d’un bateau posé sur une grève, on voyait la même image une fois on entendait le son des mouettes, une autre fois on entendait juste le son des vagues. Une 3e fois, on entendait le son des enfants qui jouaient sur la plage et la 4e fois, on entendait une musique d’accordéon et ensuite ils faisaient jouer tout en même temps. 

Je peux décrire l’image, les sons, comme si c’était hier. […]

[…] Bon, plus ça va, plus je m’intéresse à l’image en tant que telle, au son en tant que tel, à la musique. Mais au départ quand même, cette chose qui était pour moi la plus miraculeuse, c’était vraiment l’idée de se dire on met un son, on met une image et y a un mélange, on sait pas comment on peut l’appeler. 

Cette 3e chose c’est bien plus que la somme de ces 2 choses-là et c’est quelque chose qui est extrêmement imprédictible, c’est à dire que moi j’ai beau avoir fait ça maintenant depuis 35 ans, la première chose que je fais quand je travaille sur un film, c’est de commencer à mettre des sons dessus et de voir comment le film réagit. 

Comme si le film était un être vivant. Oui, comme si c’était quelque chose de sensible en tout cas. Et ça moi c’est quelque chose auquel je suis très très sensible et ça c’est un plaisir qui est resté le même depuis toutes ces années et surtout la sensation que c’est infini. 

Alors il y a des familles, il y a des liens, il y a des il y a des choses qui se passent, mais quand même à chaque fois, chaque moment est unique, c’est très important. 

Quand je travaille, j’ai envie que les gens y croient. C’est même pas du naturalisme ou du réalisme hein, c’est que ça peut être même une forme poétique ou quelque chose de complètement étrange […]

MEK : Ne pas souligner, ne pas forcément être là juste pour illustrer, mais pour suggérer, voir les choses et créer des émotions.

NB : C’est aussi dans la quantité d’informations. Moi j’ai pas envie de submerger les gens, j’ai envie qu’ils aient des informations. Mais j’ai aussi envie que eux-mêmes remplissent les vides. […]

J’ai envie de ce jeu là en tout cas de cette attention là par rapport au au public. Mais encore une fois ça veut pas dire que je veux faire quelque chose de facile ou de ou de commercial hein. Je pense qu’on peut être exigeant de cette manière-là aussi. […]

MEK : On va y revenir justement sur votre sur votre démarche et on voit bien qu’elle est pas facile […]. J’aimerais bien que vous donniez votre définition du silence et ensuite comment vous explorez cette notion dans vos créations ? Comment est-ce qu’on arrive à mettre en ondes le silence ?

NB : Je dirais, c’est un peu comme si on parlait de la lumière et de la nuit, c’est-à-dire que c’est toujours relatif. 

Après il y a le vrai silence, on va dire le vrai silence de l’extérieur du corps. C’est un silence qu’on peut connaître par exemple dans ce qu’on appelle une chambre anéchoïque ou une chambre sourde. 

Il y en a une dans plusieurs pays pour faire des analyses très précises, acoustiques, sur les objets, les instruments. Physiologiquement, le niveau de bruit est en dessous du seuil d’écoute de l’oreille, on entend une sorte “pfiou” de qui est le bruit de fond de nos oreilles. Après c’est pas non plus du silence, parce que tout d’un coup qu’est ce qui se passe ? 

On s’entend et on commence à entendre le flux du sang dans le corps, on entend le cœur qui bat. Les tendons qui bougent, dans les gaines. 

Et là on s’aperçoit qu’on rentre dans un monde beaucoup plus intérieur, on va dire et et et beaucoup plus étrange, qui est un monde que connaissent aussi les gens qui sont appareillés ou les gens sourds. 

[…] Un monde de de la sensation, puisque en fait, tous ces sons là souvent sont des sons qui sont entendus par la peau, par la chair, par les cavités osseuses. 

On entend plus vraiment par les tympans, mais on entend par le corps parce qu’il faut pas oublier que le corps c’est aussi un récepteur de vibrations. […] quand vous allez dans un concert et que c’est très fort.[…]

[…]  Et c’est vrai que le silence, si on pense à l’œuvre de John Cage, il a fait une œuvre qui s’appelle 4 Min 33. Il se présente devant un orchestre, l’orchestre est prêt et y a rien, l’orchestre ne joue pas, donc c’est le silence de l’orchestre. 

Mais effectivement c’est pas le silence puisque tout d’un coup on se met à entendre les toux des gens, leurs déplacements sur leurs chaises, peut-être un peu de vent sur les vitres, une sirène au loin, et tout d’un coup on s’aperçoit que c’est pas le son qui est un truc d’intrusion, mais c’est la musique elle-même qui est un intrusion dans la ville puisque nous notre rapport au monde, il est-il est plus basé sur les sons quotidiens, les sons de la nature, les sons des voitures.[…]  

[…] Il y a des gens qui ont des vraies expériences de silence, des gens qui sont effectivement nés sourds et qui effectivement ont une partie de leur oreille interne complètement désactivée et donc rien n’arrive. […] ça c’est vraiment du vrai silence. On a appris aussi il y a quelques mois que quand on est endormi pour des opérations, le cerveau se coupe vraiment, […] et on arrive à être dans le silence vraiment réel. 

[…] Après c’est toujours une notion relative en fait. Et ce qui est très étonnant, c’est que moi par exemple, un des endroits les plus silencieux de Paris pour moi, c’est le jardin du Palais Royal et sa Fontaine, puisque la fontaine[…] diffuse une sorte de bruit continue qu’on appelle un bruit rose ou un bruit blanc qui tout d’un coup vient couvrir tous les sons distants de la ville qui parviennent puisque c’est déjà une enceinte. 

Et du coup effectivement si on arrive avec un sonomètre techniquement, là c’est très bruillant comme endroit. 

Mais la sensation subjective quand on est là-bas, c’est d’être dans vraiment dans un beau silence. […]

La notion de silence, elle, est très subjective en tout cas. Souvent l’absence de son dynamique fort peut être une interprétation du silence […] C’est une notion très relative et dans un film, nous les silences, c’est jamais vraiment des silences. […] ça se fabrique, ça se prépare. Par exemple, si on prend l’exemple de la manière de fabriquer du silence dans un film sur lequel j’ai travaillé, qui s’appelle Arrival, premier contact. 

Des objets célestes inconnus arrivent dans le ciel et se posent là au milieu d’une grande plaine. Et donc l’armée et tout un tas de scientifiques arrivent et essaient de de savoir quel est cet objet, si on peut rentrer dedans, aller à la rencontre de de de d’éventuellement, de peut être des créatures qui vivent dedans.  

Et donc il y avait vraiment la volonté. Par le réalisateur de vouloir faire en sorte que quand on rentre dans cette dans cet espace là, qui est l’espace de ce de cet astronef inconnu, on est vraiment la sensation du silence. 

Donc qu’est ce qu’on a fait ? Ben on n’a pas créé de silence. On a surtout créé beaucoup de bruit avant, c’est-à-dire qu’on a inventé des centaines de de lignes de discussions entre les militaires. Donc il y a une sorte de fourmillement comme ça de non stop, qu’une qualité un peu saturée puisque ça passe par des micros, des transmissions, des talkie walkie […].

[…] Et là tout d’un coup on arrive dans le la fusée, on a juste ce petit son d’oiseau. Vous savez, on amène souvent un oiseau dans les lieux où on ne connaît pas la manière dont le l’air est fait pour savoir s’il est pas toxique […]. Quand l’oiseau meurt on sait que ça va pas parce que les oiseaux sont beaucoup plus fragiles que nous par rapport à ça. 

Donc en fait il y a juste le son de ce petit oiseau qui résonne dans cet immense espace et qui donne aussi la dimension en fait une sorte de son étalon qui va permettre de donner l’échelle du son, l’échelle de la dynamique du son.[…]

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